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 Faire à cheval

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MRP&ZCHL
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MRP&ZCHL


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Date d'inscription : 26/12/2016

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MessageSujet: Faire à cheval   Faire à cheval Icon_minitimeLun 5 Juin - 8:27

Le Président a parlé d’IA. Tout de suite, j’ai pensé au docteur Frans Achval.

Le docteur Frans Achval est un ingénieur reconnu. Technologue aussi. Scientifique de renom. Érudit complet et sous tous ses angles. Il a fait ses preuves à la Shin-Ra. C’est là que je l’ai rencontré. Nous n’avons que très peu collaboré ensemble. Des projets mineurs surtout. Pourtant, j’ai bien vu son talent. J’ai bien vu sa créativité. C’est d’ailleurs pour elle qu’il est parti.
Je me souviens très bien. Le docteur Achval ne se disait jamais ingénieur. Il se disait encore moins scientifique. Pour lui, il était artisan. Mieux, artiste. Il a quitté nos rangs. Il a rejoint ceux du Consulat. Il ne changeait pas de vocation. Il changeait ses raisons. Personne n’a vu venir son départ, ni ses adieux. Personne ne les a contestés aussi.
Cette histoire date un peu. Je doute qu’il soit encore au Consulat. Je doute qu’il soit encore du monde de la guerre. Il était fatigué à l’époque. Exténué. Il avait des cernes terriblement profonds. Un regard vitreux. Oui, j’espère qu’il a quitté tout ça. Ils méritent du repos. Lui. Son cerveau surtout. Cette machine a trop forcé.

Les contacts du Président sont ce qu’ils sont. J’ai pu contacter le docteur Frans Achval. En un temps record même. Il a accepté de me rencontrer. Il a accepté sans hésitation. Il a même confirmé se souvenir de moi. Cela m’a surpris. Cela m’a touché, aussi. Il m’a invité sans attendre dans sa maison de retraite. Une grande villa aux briques bleues à Costa Del Sol. J’ai hésité un instant.
« Les amphibiens adorent l’eau. » En voilà, une idée reçue. On vit d’eau douce. L’eau de la mer, l’air salin, la chaleur ; très peu pour nous. Très peu pour moi, en tout cas.
Évidemment, je n’ai pas refusé. Je me suis fait à l’idée. Une telle opportunité ne se représente pas. Pour le voyage, j’ai retiré mon armure. J’ai mis une combinaison civile. La combinaison me normalise. M’humanise. Elle estompe ma cage thoracique protubérante. Elle change un peu ma posture. Cette combinaison est essentielle pour les sorties. On dira ce qu’on veut. On dira que le monde est grand. Que le monde est ouvert.
Le monde est toujours méfiant. Et avec raison.

Un soldat à Costa Del Sol serait inapproprié. Grandement inadéquat. Un soldat est un symbole de guerre. Étonnamment, ce monde semble bien loin de tout ça. Je laisse l’armure au vaisseau-mère. Je laisse tout ce que ça implique là-bas.
Laissons la paix là où elle est.

Avec surprise, je ne fais pas les manchettes. Je réussis à me faufiler. À quitter les plages publiques. Ces lieux sont véritablement bondés. Les touristes sont nombreux, ici. Je peux comprendre. Des rives paradisiaques. Des décors exotiques. Un océan à perte de vue. Tout porte au répit, ici. Tout porte au repos.
Je m’évite tout de même les regards. Je rejoins une zone résidentielle. Sur des kilomètres, des villas gigantesques. Immenses, oui. Opulentes, oui. Ce n’est pas ce qui m’impressionne. Ce qui m’impressionne, c’est l’uniformité. Les villas sont toutes pareilles. Ou presque. Le balcon est parfois un peu plus grand. Les briques sont parfois d’une couleur différente. Les fenêtres sont parfois décalées vers la droite.
Elles sont toutes pareilles. Ou presque. C’est une drôle façon de vivre.

Je croise une maison aux briques bleues. Puis deux. Finalement trois. J’atteins celle du docteur Achval. Je grimpe les escaliers. Je grimpe sur la terrasse. Je m’approche de la porte. Une gigantesque porte en bambou. Je cogne. Une fois. Deux fois. Trois fois. J’entends du mouvement de l’autre côté. Des pas. Des pas qui s’approchent, qui plus est. Il est bien là. Il me semble être bien là, en tout cas.
La porte s’ouvre. Je le reconnais tout de suite. Frans Achval. Très grand. Costaud. Même malgré son âge. Sarrau bleu, tâché à plusieurs endroits. Long museau. iMonocle à l’œil. Crin aussi volumineux qu’à l’époque. Son pelage est plus pâle. Plus mat. Je regarde aussi que ses mouvements sont lents. Il ouvre la porte lentement. Il me regarde lentement. Même son débit s’est ralenti. Les aléas du temps.


« Roméo ! Je suis content de te voir. Entre, entre. »

Je m’exécute. Le hall d’entrée est luxueux. Le plancher est en marbre.  Le plafond est haut. Plusieurs tableaux ornent les murs. Des bustes en bronze encadrent le vestibule. Je doute que ce soit de l’art amateur. De l’art établi, certainement. De l’art à quelques milliers de munnies. Frans Achval est un amateur de qualité.
Il ne se fait pas attendre. Il m’invite dans la salle de séjour. La salle de séjour est tout aussi opulente. Le plafond est encore plus haut. Pas de toiles sur les murs : des baies vitrées. D’énormes baies vitrées. Dans la pièce, des meubles hypermodernes. Un téléviseur nec plus ultra. Un foyer à biomasse. Des luminaires nouvel âge.
Mon regard se pose sur la table basse. Je remarque le thé. Les viennoiseries aussi. Je crois même apercevoir une bouteille de spiritueux.

Mouais. Sans façon.

« Toujours dans les labos de la Shin-Ra ?

Toujours à la Shin-Ra. Pas tellement dans les labos. Rufus m’envoie beaucoup sur le terrain.

Tu as accepté d’être la chair à canon de Rufus ?

Avec plaisir. Les voyages sont payés. La bouffe aussi. »

Le docteur Achval s’esclaffe un instant. Reprend ses esprits. Je suis content de la tournure des événements. Je suis content de ce rire. Et de toute cette introduction. J’avais en tête un scientifique excessivement rigoureux. Sévère. Ma mémoire défaille. En fait, ma mémoire est peut-être claire et nette. Mon hypothèse : la guerre. La guerre rend les gens sévères.

Il verse un peu de thé dans ma tasse. Puis dans la sienne. J’approche ma tasse. J’étire ma langue. Elle se tortille. Elle atteint finalement l’infusion. Je suis surpris. Cette boisson a un goût très organique. J’irais même jusqu’à dire terreux. Je ne suis pas désappointé. Je suis bien loin d’une telle émotion.
Frans dépose la théière. Prend une gorgée. Reprend la parole.


« Alors, une intelligence artificielle, tu dis ? C’est un plan du président sans doute.

Précisément.

Tu sais ce qu’il veut faire avec une telle technologie ?

Je ne sais pas. Il a été très évasif sur le sujet. Comme d’habitude.

Il ne faut pas rigoler avec les intelligences artificielles, et ce, même si on s’appelle Rufus Shinra et qu’on dirige le plus grand cartel de la galaxie. Je peux te citer une dizaine de projets ambitieux du genre qui ont tourné en histoires d’horreur. »

Un silence. Frans Achval est un scientifique. Il est également un grand dramatique. Sa quiétude est volontaire. Cela va de soi. Personne ne prend une pause après le mot « horreur » sans arrière-pensée. Il baisse le regard.
Le mien se porte sur la table. Elle est remplie de scones, de beignets, de pains au chocolat. Je me laisse tenter par la troisième option. Comme prévu, le pain me roule sur la langue. Trop de sucre. Trop d’artifices. Pas assez de vrai dans cette nourriture. Heureusement que je ne suis pas venu pour ça.
Le docteur relève le regard. Il termine sa pause. Je l’écoute attentivement. Je ne voudrais pas manquer une information importante. Ce serait absurde.


« Je ne vais pas faire durer le suspense. Je ne sais moi-même pas comment concevoir une intelligence artificielle. Je n’ai pas eu le temps de m’y consacrer au cours de ma vie. Et maintenant, il est trop tard pour commencer à apprendre. Par contre, j’ai peut-être une bonne piste de départ pour ton patron et toi.

J’ai des souvenirs. Des souvenirs flous, mais des souvenirs. Vous êtes parti de la Shin-Ra pour une raison bien précise. Vous aviez un projet derrière la tête. N’est-ce pas ? Une ballerine mécanique. Capable de choisir ses mouvements. Sa chorégraphie. Son amplitude. Il me semble y voir un peu d’intelligence artificielle. Je me trompe ?

Oh, la ballerine mécanique ! C’était tout—Dis donc, Roméo, puisque tu es là, tu ne pourrais pas m’aider ? Je reçois des amis de longue date ce soir. J’aimerais réorganiser un peu la salle de séjour. Quelque chose d’un peu plus moderne. Plus chic. Tu voudrais bien… prendre ton côté de canapé et le déplacer avec moi ? »

Je suis perplexe. Mes yeux le laissent sûrement paraître. Malgré tout, je ne proteste pas. Je ne m’y oppose pas. Je me lève. Me dirige vers le meuble. Empoigne solidement sa base. Je fais signe au docteur Achval que je suis prêt à lever. Prêt à tirer.
Il m’imite. Il se penche de son côté. Empoigne la base à son tour. Il continue son discours :


« Oui, donc, cette ballerine ! Déjà, tu nous donnes une bonne piste pour commencer. Tu veux bien lever le canapé ? Ah, voilà. Merci ! La ballerine mécanique n’était pas une intelligence artificielle, et loin de là. Jamais même avions-nous eu l’idée de nous lancer des ambitions d’une telle envergure. Oui, dépose-le juste là.

Dr. Achval. Une intelligence artificielle est une machine qui décide. Plutôt, une machine qui en a la capacité. J’ai tort ? Votre ballerine pouvait décider. Elle pouvait décider de ses danses.

Les premiers prototypes de la ballerine n’avaient pas ce pouvoir de la décision que tu honores, Roméo. Oui, la ballerine pouvait choisir, mais seulement à partir d’une liste prédéfinie de mouvements. L’amplitude était calculée ensuite selon des algorithmes simples. La table basse, elle semble sortie de nulle part maintenant, non ? Viens, on va la déplacer. Prends ton coin. Voilà. Je disais ? Ah oui, la ballerine pouvait choisir, mais pas décider.

Je ne vois pas la différence. En fait, elle est bien là. Mais c’est une simple question de sémantique.

Je t’explique. On parle d’intelligence artificielle quand une entité informatique est capable de prendre des décisions, d’apprendre. En bref, une intelligence artificielle est dotée d’une conscience, ce que l’intelligence virtuelle n’aura pas. La ballerine n’était pas propulsée par l’inspiration, la créativité ou la beauté des choses. Là. On va la déposer. Je pense qu’on tient quelque chose. La ballerine était propulsée à l’énergie électrique, et rien d’autres.

Je comprends. Docteur, vous me permettez un commentaire ?

Bien sûr.

La fauteuil. Il faudrait le déplacer dans le vestibule.

Bonne idée ! Viens m’aider. Ainsi, Roméo, tu vois, la différence se trouve dans la conscience. Il est difficile de programmer une machine dans l’espoir qu’elle puisse se programmer ensuite par elle-même. Ça demande… énormément de temps. De patience. De ressources. De matériaux aussi. Ce n’est pas un jeu d’enfants. Rufus s’implique dans un énorme projet…

Vous croyez que c’est impossible ?

Impossible, non. Improbable, totalement. Que penses-tu du fauteuil juste là ? Non ? Je suis d’accord. Reprenons-le. Peut-être qu’il ira mieux dans le vestibule.

Qui pourrait m’aider ? Quelqu’un doit bien posséder ce savoir. Quelqu’un doit bien pouvoir.

Écoute… Il y a peut-être quelque chose que tu peux faire.

J’écoute, oui. J’écoute.

Il y a une dizaine d’années, peut-être, il existait bel et bien un endroit où on pouvait dialoguer avec une intelligence artificielle. Je doute cependant qu’il y ait une bibliothèque à travers les mondes qui ait gardé les mémoires de ce lieu. On dépose là ! C’est parfait. En fait, peut-être une, et c’est pour ça que je vous ai convoqué dans ma villa, Roméo.

Laquelle ?

La bibliothèque du Château Disney. Les membres de la Lumière étaient parmi les principaux concernés quand cet endroit était encore accessible, entre autres parce que leur faction était présente et forte à l’époque, mais surtout parce qu’ils devaient garder la trace du scientifique derrière toute cette histoire. Un drôle de personnage. Drôle est un mot inapproprié. Vous verrez bien quand vous vous documenterez sur Ansem le Sage.

Ansem le Sage ?

À votre place, je ne répéterais pas son nom une troisième fois ; ça porte malchance. Je vous recommande de vous rendre à la bibliothèque pour vous renseigner, sur lui, et surtout sur Space Paranoids. C’est votre piste de recherche. C’est également tout ce que je sais. Ah, par tous les dieux ! Ce cadre n’est pas au niveau. Je vais chercher le marteau. Attends-moi. »

Je me gratte la tête. C’est ce que font les humains quand ils pensent. Quand ils ne savent pas. Quand ils hésitent. Je regarde autour de moi. Space Paranoids ? Un tel nom ne m’a jamais traversé l’esprit. Ni dans mes souvenirs. Ni dans mon imagination. J’étais sûrement bien loin à l’époque. À patauger dans un marais, fort probablement.
Je me rassois. Je prends un scone. Je m’efforce de le porter à ma bouche. Je prends une bouchée. Je suis surpris. Le scone ne me roule pas en bouche. Je le savoure, même. La bouche, pleine, je réfléchis. Je m’évade un instant. Je murmure. Du moins, j’essaie de.


« Ansem le Sage. »

Et une troisième fois pour la chance.

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